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RED BULL White Cliffs

RedBull, c'est d'abord cette boisson délicieuse au gout de fraise Tagada qui réhausse à merveille la Vodka.  C'est aussi une des rares entreprises à réinjecter une partie de ses outrageux bénéfices dans des événements sportifs d'ampleurs.

 Du coup, quand ils m'ont contacté pour faire le guignol avec des piolets, mon hésitation a été de l'ordre de la nano-seconde!!!!!
Toutes les belles photos sont dues à l'index de Jon GRIFFITH
 Me voilà donc traînant mon mauvais anglais sur l'île de Wight, grosso modo située sur la côte SW du Beefland. Le désert de ma culture pop m'a fait occulter cet endroit connu pour ses mythiques concerts des années 1970 qui rassemblaient jusqu'à 600 000 spectateurs venu écouter les Doors ou Jimmy Hendrix.

La bonne époque des années 70. Y zétaient détendus les gars en ce temps là



Pour les 10 grimpeurs choisis, pas de concerts géants, ni de public à outrance mais une occasion exceptionnelle de pratiquer dans un univers totalement différent de celui que l'on côtoie habituellement. Le coin est légèrement vallonné garni d'herbes rases genre entretenu par un jardinier suisse méticuleux puis d'un coup la falaise tombe à pic dans la mer.



Le vent souffle sans discontinuer et la météo passe d’exécrable à magnifique toute les 10 minutes. Situé à la pointe de l'ile, l'emplacement fut longtemps un terrain militaire dédié aux missiles nucléaires durant la guerre froide. Étrange mélange des genres.....

La teneur de l’événement est clairement annoncée, parcourir d'une traite 100m verticaux.


 Les vagues énormes rendent la durée de vie sur la plage équivalente à celle de survivre à un pique nique sur la bande d’arrêt d'urgence de l'autoroute du Soleil le week-end du 15 Août. C'est donc en moulinette que l'on y accédera. On quitte la plateforme pour se retrouver balancé par un vent furieux.

Après 15m verticaux, le dévers se creuse, il faut alors mousquetonner une bonne trentaine de dégaines sans lesquelles la descente se terminerait dans l'eau peu attirante de la Manche. Seul sur les galets en crampons, l'ambiance est irréelle, le bruit des galets roulés par la mer ajouté à celui des vagues qui s'écrasent à moins de 10m derrière le grimpeur restera gravé dans la mémoire de tous. Du bas, on ne voit ni l'arrivé, ni personne d'ailleurs, juste une petite voix dans l'oreillette qui te dit "3,2,1, goooooo".



Après un jour d'entrainement sur une autre voie et un repérage de la ligne de compétition, l'expérience est faible mais chacun à compris qu'il faudra prendre un maximum de risque pour gagner. Celui qui voudrait trouver des prises solides à 100% mettrait plus d'une heure à parcourir la distance, pour être rapide, il va donc falloir se pendre bien trop souvent sur des reliefs incertains. Les lames affûtés à l’extrême tenteront de s'enfoncer de quelques millimètres dans la matière inconsistante.




Le premier run ne respire pas la sérénité
Les fameuses fragiles"écailles" du White Cliffs








 Les premiers mètres sont instables puis on se lance dans une traversé en craie plus compacte. Le passage des concurrents à certaines fois creusé des bacs et d'autres fois fait effondrer des grosses écailles qui laissent place à des plaques complètement lisses. Ici pas de trous forés, ni de prises vissées, tout est blanc et la raideur empêche le regard de porter loin. Trouver chaque prise demande une extrême concentration et se pendre dessus un effort moral certain. Heureusement nous les grimpeurs avons le cerveau qui se déconnecte avant les biceps, cette particularité anatomique est des plus efficaces dans ce genre de situation. Après 3/4 minutes, les neurones dédiés au jugement sont mis sur off, la progression est rendue beaucoup plus simple quand la case "j'évalue" disparaît. Reste les fondamentaux "Je crochète, je tracte, je crochète, je tracte......" Sans repère de temps pour éviter d'étre déconcentrer, je monte du mieux que je peux en me fiant aux sensations. Parti en dernière position, j'ai le classement bien en tête. Le Russe Alexey Tomilov est monté en 16'46, vouloir battre ce type sera difficile. Véritable machine de la discipline, 3éme de la coupe du Monde 2014, entraîné 9 mois dans l'année, il est clairement au dessus du lot.
Russian machine en démo à Sotchi
 4 minutes derrière, mon pote Will Mayo a créé la surprise, lui qui se targue d'étre lent!!!!Le troisième est encore 2 minutes derrière.
Will MAYO, à Vail, CO, USA, dans un M13 de sa création
 Tous les concurrents sont forts et même si je suis extrêmement confiant, je sais qu'en compétition l'erreur est éliminatoire.
Une belle brochette de gars exceptionnels de gentillesse et de talents.
 L'écossais Greg Boswell et le Canadien Gordon McArthur
Ci dessous, L'ancien champion du monde Markus Bendler

Dennis Van HOEK, plus rapide grimpeur de la World Cup de Saas Fee 2013
 Avec un  nombre de mouvements sur prises foireuses proche de 300, la possibilité de chute est élevée!!!!! 20 mètres sous la cloche, le terrain se couche mais la craie est, là dure comme de la pierre, rendant les crochetages sur quartz aléatoires. Tomber à cet endroit serait stupide mais ralentir me gave, je donne tous ce que je peux et saute littéralement sur le gong. Je ne connais pas encore la qualité de ma prestation mais je suis satisfait de moi même, j'ai donner mon meilleur. Rapidement, les cris environnants me font comprendre que le résultat ne sera pas pire. 2ème du classement et sous la barre des 20 minutes, je peux être satisfait.








Podium, photos, douche puis comme chaque jour, l'organisation nous invite au restaurant mais ce soir, en plus, ils ont carrément réservé le Pub. Cerise sur le gâteau, tout est à volonté et le barman a bac+10 en cocktails infernals.

Les grimpeurs, au premier plan Scott MUIR, le Gentil Organisateur.

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